Suite à la loi Travail du 8 août 2016, le congé de soutien familial est devenu le congé de proche aidant le 1er janvier 2017.
Si une personne de votre famille ou une personne avec laquelle vous résidez ou entretenez des liens étroits et stables est handicapée ou n'est plus autonome, vous pouvez cesser votre activité sans pour autant perdre votre emploi. Il faut dans ce cas demander un congé de proche aidant (ex-congé de soutien familial) pour vous absenter de votre travail pendant un temps afin de rester à ses cotés.
Il est possible de bénéficier de l'allocation journalière du proche aidant (Ajpa) dans la limite de 22 jours par mois. Son montant est de 58,59 € par journée ou 29,30 € pour une demi-journée en 2022.
Ce congé peut aussi être demandé en cas de cessation de l'hébergement en établissement de la personne aidée.
Voici les démarches à effectuer.
1. Vérifiez que vous respectez les conditions pour en bénéficier
Condition d'ancienneté
Vous devez avoir au moins 1 ans d'ancienneté dans votre entreprise pour avoir droit au congé de proche aidant.
Bon à savoir : la durée d'ancienneté était de 2 ans pour le congé de soutien familial.
Condition relative au membre de votre famille
Il doit s'agir d'une personne qui réside en France à son propre domicile (pas en maison de retraite ou en établissement hospitalier) ou chez vous.
Le proche doit être :
- votre conjoint, concubin ou la personne avec laquelle vous êtes pacsé ;
- votre ascendant (parents, grands-parents) ou descendant (enfants) ;
- votre collatéral jusqu'au quatrième degré : frère, sœur, oncle, tante, neveux, nièces, grands-oncles et tantes, petits-neveux et nièces, cousins et cousines germains ;
- ou l’ascendant, descendant ou collatéral jusqu'au quatrième degré de votre conjoint, concubin ou de la personne avec vous êtes pacsé ;
- une personne âgée ou handicapée avec laquelle vous résidez ou avec laquelle vous entretenez des liens étroits et stables, à qui vous venez en aide de manière régulière et fréquente, à titre non professionnel, pour accomplir tout ou partie des actes ou des activités de la vie quotidienne.
Il doit présenter une incapacité permanente d’au moins 80 %, ou une perte d’autonomie classée en GIR 1, 2 ou 3.
Bon à savoir : depuis le 1er juillet 2022, le congé de proche aidant est ouvert aux conjoints collaborateurs qui peuvent bénéficier de l'allocation journalière du proche aidant (AJPA).
À noter : depuis le 11 mars 2023, le congé de proche aidant est étendu aux particuliers employeurs et à leurs salariés (loi n° 2023-171 du 9 mars 2023).
Le congé de proche aidant est aussi ouvert aux fonctionnaires (décret n° 2023-825 du 25 août 2023). Depuis le 28 août 2023, ce congé peut être demandé par tout agent public dont un proche est atteint d’un handicap ou d’une perte d’autonomie qui nécessite une aide régulière sans être nécessairement d’une particulière gravité.
Condition relative à la durée du congé
La durée du congé de proche aidant doit être définie par accords collectifs. À défaut, le congé est d'une durée de 3 mois renouvelable, mais ne peut excéder un an sur toute la carrière du salarié. Ce congé peut être fractionné, avec une cessation totale d'activité ou un passage à temps partiel.
Bon à savoir : depuis le 30 septembre 2020, le congé de proche aidant est indemnisé. Le montant de l'allocation journalière du proche aidant (AJPA) est de 58,59 € par jour ou 29,30 € par demi-journée en 2022. Notez que l’allocation journalière de proche aidant n’est pas prise en compte pour le calcul du RSA, ni pour le calcul de la prime d’activité (articles R. 262-11 du Code de l’action sociale et des familles et R. 844-5 du Code de la sécurité sociale, modifié par le décret n° 2020-1343 du 4 novembre 2020).
À noter : depuis le 1er septembre 2023, les aidants qui cessent de travailler ou passent à temps partiel pour aider un proche souffrant d'une grave maladie sont affiliés à l'assurance vieillesse des aidants (AVA). Cette assurance vieillesse leur accorde une validation de trimestres pleins de retraite sur des périodes non travaillées ou travaillées à temps partiel pour s'occuper du proche concerné. Ces trimestres sont accordés sans versement de cotisations à une caisse de retraite. L'objectif de ces trimestres « gratuits » est d'aider les aidants à compenser partiellement les trimestres non cotisés en raison de leur arrêt ou baisse de travail (décrets n° 2023-752 et n° 2023-754 du 10 août 2023).
2. Présentez votre demande de congé de proche aidant (ex-congé de soutien familial)
Première demande
- Délai de prévenance : vous devez adresser votre première demande de congé à votre employeur au moins 1 mois avant le début du congé. En cas d’urgence (en cas de dégradation soudaine de l’état de santé du malade ou de cessation brutale de l'hébergement en établissement dont bénéficiait la personne aidée.), le délai est réduit à 15 jours.
- Pièces à joindre à la demande :
- une déclaration sur l'honneur de votre lien familial avec la personne aidée ;
- une déclaration sur l'honneur précisant que vous n'avez pas déjà eu recours à un congé de proche aidant ou de soutien familial ou, si oui, la durée du congé précédemment pris ;
- si la personne aidée est handicapée, la copie de la décision justifiant d'un taux d'incapacité permanente au moins égal à 80 % ;
- si la personne aidée souffre d'une perte d'autonomie, la copie de la décision d'attribution de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) classant le proche aidé en GIR 1, 2 ou 3.
À noter : depuis le 1er janvier 2017, à défaut de convention ou d'accord, la demande doit être effectuée par tout moyen conférant date certaine de la volonté de prendre un congé de proche aidant. La lettre recommandée avec accusé de réception est une des possibilités mais n'est pas obligatoire.
Demande de renouvellement du congé
Pour prolongé son congé, le salarié doit prévenir l’employeur au moins 15 jours avant le terme initialement prévu, par la même procédure que pour une première demande.
3. Mettez fin au congé de façon anticipée
Dans certains cas, vous pouvez mettre fin à votre congé de façon anticipée au moins un mois avant la date de fin anticipée, ou 15 jours en cas de décès de la personne aidée.
Les causes de fin anticipée sont les suivantes :
- décès de la personne aidée ;
- admission de la personne aidée dans un établissement ;
- diminution importante des ressources du salarié ;
- recours à un service d'aide à domicile pour assister la personne aidée ;
- congé de proche aidant (ex soutien familial) pris par un autre membre de la famille.
Bon à savoir : depuis le 15 février 2018, un salarié peut faire don d'une partie de ses jours de repos à un collègue « proche aidant » venant en aide à une personne malade ou présentant un handicap (article L. 3142-25-1 du Code du travail). Le salarié bénéficiant d'un ou de plusieurs jours cédés bénéficie du maintien de sa rémunération pendant sa période d'absence. Ce dispositif est cumulable avec le congé de proche aidant. De même, un militaire peut renoncer à une partie de ses permissions non prises afin de les donner à un autre militaire ou un agent public civil relevant du même employeur que lui (décret n° 2018-863 du 8 octobre 2018).