Réintégration après disponibilité

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La disponibilité caractérise la situation de l'agent placé temporairement hors de son administration ou de son service d'origine et qui ne bénéficie donc plus de sa rémunération et de ses droits à la retraite et à l'avancement (sauf cas particulier en cas d'exercice d'une activité professionnelle durant la disponibilité). Les conditions de réintégration du fonctionnaire après une période de disponibilité varient selon la fonction publique d'appartenance, le motif de la disponibilité et sa durée. On fait le point.

Dispositions communes aux 3 fonctions publiques en matière de réintégration après disponibilité

Demande de réintégration

Dans les 3 fonctions publiques, le salarié qui souhaite être réintégré en fin de période de  disponibilité doit rédiger une demande par lettre recommandée avec accusé de réception :

  • dans la fonction publique hospitalière : au moins 2 mois avant l'expiration de sa disponibilité, sauf si elle n'excède pas 2 mois ;
  • dans la fonction publique d’État et la fonction publique territoriale, au moins 3 mois avant l'expiration de sa disponibilité, sauf si elle n'excède pas 3 mois .

Remarque : la demande de réintégration anticipée se traite comme une demande de réintégration à l’expiration de la période de disponibilité.

Bon à savoir : la loi n° 2018-771 du 5 septembre 2018 (articles 108 et suivants) permet à un fonctionnaire bénéficiant d’une disponibilité au cours de laquelle il exerce une activité professionnelle de conserver, pendant une durée maximale de 5 ans, ses droits à l’avancement. La période de disponibilité est alors assimilée à une période de service effectif au sein de la fonction publique. Par ailleurs, le décret n° 2019-234 du 27 mars 2019 pris en application de cette même loi allonge la durée initiale de la disponibilité pour convenances personnelles de 3 à 5 ans et instaure une obligation de retour dans l'administration d'au moins 18 mois continus pour le fonctionnaire souhaitant renouveler cette disponibilité au-delà d'une première période de 5 ans.

Situation du salarié non réintégré après la période de disponibilité

Un fonctionnaire qui ne peut pas être réintégré par son administration à la fin d'une période de disponibilité, faute d’emploi vacant, peut percevoir les allocations chômage, c’est-à-dire les allocations d’aide au retour à l’emploi.

En effet, le fonctionnaire est alors considéré comme involontairement privé d’emploi.

Réintégration après disponibilité : dispositions spécifiques à la fonction publique d’État

Après une disponibilité de droit, le fonctionnaire doit être réintégré à la première vacance d'emploi dans son grade.

En cas de refus, l'administration doit lui proposer l'un des 3 premiers emplois vacants correspondant à son grade. Si le fonctionnaire refuse 3 postes successifs, il peut être licencié après avis de la Commission administrative paritaire (CAP) ou admis à la retraite s’il remplit les conditions.

De même, après une disponibilité pour convenance personnelle, l'administration doit proposer au fonctionnaire l'un des 3 premiers emplois vacants correspondant à son grade. Si le fonctionnaire refuse successivement 3 postes, il peut être licencié après avis de la CAP.

Réintégration après disponibilité : dispositions spécifiques à la fonction publique territoriale

Après une disponibilité de droit inférieure à 6 mois

Après une disponibilité de droit inférieure à 6 mois, le fonctionnaire est obligatoirement réintégré dans son ancien emploi.

Après une disponibilité de droit supérieure à 6 mois

Après une disponibilité de droit supérieure à 6 mois, le fonctionnaire doit être réintégré sur un poste correspondant à son grade. En cas de refus, il doit être placé en position de disponibilité d’office et sa priorité à réintégration. Après 3 refus de postes correspondant à son grade, le fonctionnaire est licencié après avis de la CAP ou admis à la retraite s’il remplit les conditions.

En l’absence d’emploi vacant, le fonctionnaire est maintenu en surnombre dans sa collectivité 1 an maximum. S’il ne peut être réintégré après 1 an, le fonctionnaire est pris en charge par le Centre de Gestion (catégories A, B et C) ou par le CNFPT (catégorie A+). Après 3 refus d’emplois, l’agent est licencié ou admis à la retraite s’il remplit les conditions.

Après une disponibilité pour convenances personnelles inférieure ou égale à 3 ans

Après une disponibilité pour convenances personnelles inférieure ou égale à 3 ans, l'administration doit proposer au fonctionnaire l'un des 3 premiers emplois vacants correspondant à son grade. Après 3 refus successifs, le fonctionnaire peut être licencié après avis de la CAP.

Après une disponibilité pour convenances personnelles supérieure à 3 ans

Après une disponibilité pour convenances personnelles supérieure à 3 ans, aucun texte n’évoque les conditions de réintégration du fonctionnaire. Selon le juge administratif, cette réintégration doit toutefois intervenir dans un délai raisonnable. En l’absence de poste vacant, le fonctionnaire est maintenu en disponibilité jusqu'à ce qu'un poste lui soit proposé.

Après une disponibilité d'office et épuisement des congés maladie

Après une disponibilité d'office et épuisement des congés maladie, le fonctionnaire doit :

  • être réintégré dans son administration après vérification par un médecin agréé et éventuellement par le comité médical de son aptitude physique ;
  • admis à la retraite s’il remplit les conditions ;
  • licencié s’il n’a pas droit à la pension retraite.

Réintégration après disponibilité : dispositions spécifiques à la fonction publique hospitalière

Après une disponibilité de droit inférieure ou égale à 3 ans

Après une disponibilité de droit inférieure ou égale à 3 ans, le fonctionnaire est réintégré de droit à la première vacance d'emploi dans son grade. En cas de refus de l'emploi proposé, il est mis en disponibilité jusqu'à ce qu'un nouveau poste lui soit proposé. Le refus doit être motivé. Après 3 refus de postes, le fonctionnaire peut être licencié après avis de la CAP.

Après une disponibilité de droit supérieure à 3 ans

Après une disponibilité de droit supérieure à 3 ans, aucun texte ne précise les conditions de réintégration du fonctionnaire. Selon le juge administratif, cette réintégration doit toutefois intervenir dans un délai raisonnable. En l’absence de poste vacant, le fonctionnaire est maintenu en disponibilité jusqu'à ce qu'un poste lui soit proposé.

Après une disponibilité pour convenance personnelle

Après une disponibilité pour convenance personnelle, l'administration doit proposer au fonctionnaire l'un des 3 premiers emplois vacants correspondant à son grade. Après 3 refus successifs, le fonctionnaire peut être licencié après avis de la CAP. En l’absence de poste vacant, le fonctionnaire est mis en disponibilité jusqu'à ce qu'un poste lui soit proposé.

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