Reprise anticipée en arrêt maladie

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En principe, le salarié ne peut travailler pendant toute la durée de son arrêt de travail. Cette absence d’activité professionnelle est l’une des conditions essentielles permettant au salarié de bénéficier des indemnités journalières de sécurité sociale. Toutefois, sous certaines conditions, la reprise anticipée lors d'un arrêt maladie est possible.

Conditions permettant la reprise anticipée du travail en arrêt maladie

Pour que le salarié puisse revenir travailler de manière anticipée, il est nécessaire d’une part que cette reprise soit autorisée par le médecin traitant, d’autre part que l’employeur ait donné son accord.

Bon à savoir : l’employeur est fondé à sanctionner un salarié qui vient travailler alors qu’il est malade et qu’il met, de ce fait, ses collègues en situation de danger (Cass. soc., 12 octobre 2017, n° 16-18.836).

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Reprise autorisée par le médecin traitant 

Le salarié doit être en mesure de présenter une pièce médicale justifiant sa guérison. Cette attestation est fournie par le médecin traitant qui peut faire passer au salarié quelques examens pour mettre en évidence son état de santé. En l’absence de ce document, l'employeur est tenu de s'opposer au retour prématuré du salarié.

Accord de l’employeur

Même en présence d'un certificat du médecin traitant autorisant une reprise anticipée, l'employeur peut s'opposer au retour anticipé du salarié dans l'attente de l'avis du médecin du travail. En effet, selon le motif de l'arrêt maladie et sa durée, le salarié peut être amené à passer un examen médical de reprise du travail.

Reprise anticipée en arrêt maladie : obligations

Informer la caisse primaire d’assurance maladie 

Le salarié qui reprend son travail de manière prématurée doit également informer la caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) dont il dépend. La CPAM va alors suspendre le versement des indemnités journalières.

Attention : si le salarié néglige cette étape, il est possible qu'il continue de percevoir des indemnités après la reprise du travail. Toutefois, lorsque la CPAM constatera les faits, le salarié sera dans l’obligation de rembourser la somme versée.

Depuis le 1er janvier 2017, l’employeur subrogé dans les droits de son salarié en arrêt de travail (c’est-à-dire si l’employeur perçoit les indemnités journalières du salarié de la part de la sécurité sociale pour les reverser ensuite au salarié) doit informer par tout moyen la CPAM de la reprise anticipée du travail par ce salarié.

Si l’employeur ne se soumet pas à cette obligation, il peut être prononcé à son encontre une sanction financière. Il est désormais prévu une procédure permettant à la CPAM de récupérer auprès de l'employeur les indemnités journalières indûment versées.

Passer une visite de reprise du travail 

Après certaines absences, le salarié est obligé de passer une visite médicale de reprise du travail. Cette visite permet de s'assurer que le salarié peut reprendre son poste de travail.

Aujourd'hui, les visites et examens réalisés peuvent être effectués à distance, par vidéotransmission, par les professionnels de santé concernés (décret n° 2022-679 du 26 avril 2022). 

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Cette visite médicale de reprise du travail est obligatoire après :

  • un congé de maternité ;
  • une absence pour cause de maladie professionnelle (peu importe sa durée) ;
  • une absence d'au moins 60 jours pour cause d'accident du travail ou de maladie ou accident d'origine non professionnelle.

Par ailleurs, un rendez-vous de liaison a été instauré le 31 mars 2022 pour tout salarié en arrêt de travail pour maladie ou accident non professionnel d'une durée supérieure à 30 jours. Ce rendez-vous a pour objectif d'informer le salarié de l'existence d'une visite de préreprise mais aussi des mesures d'adaptation. Une visite de préreprise (non obligatoire) peut être organisée avant la reprise du travail pour le salarié justifiant d'un arrêt de travail de plus de 30 jours, dans le but de préparer son retour dans l'entreprise.

Lorsqu'elle est obligatoire, le salarié ne peut reprendre le travail de manière anticipée avant que cette visite médicale n’ait lieu.

Bon à savoir : si l’employeur n’organise pas la visite de reprise, le contrat de travail demeure suspendu. Cette suspension dure tant que la visite de reprise n'a pas été effectuée. Par conséquent, l'employeur ne peut pas sanctionner le salarié qui ne se présente pas à son poste de travail (Cass. soc., 13 février 2019, n° 17-17.492).

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